mercredi 25 mars 2015


Raphaële Duchange

Artiste Plasticienne


Soleil Noir 2011
technique mixte 200x227

Carte
blanche à l'Artothèque l'Inventaire, à Roubaix, du 29 mars au 19
avril 2015


L'exposition, « Les marionnettes chantent plus vite que le train », présente 11
grandes toiles qui donnent à voir un cheminement artistique sur
plusieurs années.

Composé de matières multiples : voile, miroirs, aluminium, couverture de survie, latex, cire où silicone... ce travail interpelle celui qui
regarde. Il nous trouble, nous entraîne dans un voyage entre joie et stupéfaction.

De délicieuses glissades dans la couleur sont soudain interrompues par
un voile qui s'est posé là où on ne l'attendait pas, comme un accident, une surprise !

Un magnifique travail, riche de liberté, d'audace et de puissance créatrice.

Merci
a l'Inventaire, Artothèque du Nord - Pas-de-Calais, qui m'a permis
de connaître cette plasticienne,  
grâce à l'exposition qui a eu
lieu du 20 mars au 19 avril 2015 dans le Salon rouge de la Condition
Publique à Roubaix.








lundi 23 mars 2015

Aloïse Corbaz



Photo réalisée par Alfred Bader
devant l'un de ses dessins, à l'hopital de Cery, en juin 1948

Artiste suisse, figure emblématique de l'art brut. Elle naît à Lausanne en 1886.
Elle sera internée de 1918 à 1964, date de son décès, à Gimel-sur Morges, en Suisse.

Elle a 11 ans quand sa mère meurt. Son père, Louis-François Corbaz, est employé des postes. C'est Marguerite, l'aînée des filles qui prendra la gouvernance de la famille.
Après avoir terminé ses études secondaires Aloïse exerce la profession de couturière, mais rêve de devenir cantatrice. Elle vit une relation amoureuse brève et brûlante avec un prêtre défroqué français, étudiant à la faculté de théologie de Lausanne. Sa Sœur l'obligera à mettre un terme à cette relation passionnelle. Elle sera envoyée en Allemagne en tant que gouvernante chez le chapelain de l'empereur Guillaume II, qui l'engage pour s'occuper de ses 3 filles. Les fastes impériaux peuplent son quotidien. Elle aperçoit Guillaume II lors d'un défilé, sur qui elle transfère un amour qu'elle sait impossible ; elle a tout juste 27 ans.


La Première Guerre mondiale l'oblige à revenir en Suisse, dans sa famille.

Son état de santé se détériore, les premiers troubles psychiques importants se font ressentir. Aloïse vivra à l’hôpital, pendant 10 ans, dans le mutisme, l’isolement ou l'agressivité.

Jusqu'en 1936, elle travaille en cachette, utilisant des petits morceaux de papier d'emballage cousus entre eux avec du fil. Des enveloppes, des morceaux de cartons, des revers de calendriers. Elle se sert de mine de plomb, de crayon de couleurs, de craie grasse, d' encre, mais aussi de suc de pétales, de feuilles écrasées et de pâte dentifrice.

Jacqueline Porret-Forrel, médecin généraliste, se lie d'amitié avec elle, gagne sa confiance, et déchiffrera son œuvre avec une grande précision.

Aloïse nomme la période d'avant son internement : Le monde naturel ancien d'autrefois.

Cet univers est peuplé de princes, de princesses et d'héroïnes historiques. Elle exprime sa passion pour le théâtre et l'opéra ; et développe le thème du couple amoureux.

Petit à petit sa pratique du dessin engendre une amélioration de son état de santé.

Jean Dubuffet dira d’elle : -« Elle n’était pas du tout folle (…) Elle s’était guérie elle-même par un procédé qui consiste à cesser de combattre le mal et entreprendre, tout au contraire, de le cultiver, de s’en servir, de s’en émerveiller, d’en faire une raison de vivre passionnante…. »

En 1951 Aloïse remet un dessin, à Jacqueline Porret- Forret ,qu’elle a nommé: Le Cloisonné de Théâtre. Il est réalisé sur un rouleau de papier de 14 mètres de long sur 1 mètre de large. Dans cet immense dessin, elle invente une histoire proche de la sienne. On y retrouve des grandes figures de l’histoire européenne. Elle fait également référence aux arts et aux artistes. En 1948, les dessins d’Aloïse sont présentés par Jean Dubuffet au foyer d’Art Brut à Paris, et en 1963 elle sera l’invitée d’honneur d’une grande exposition d’Art Brut à Berne.

C’est cette même année que le Canton de Vaud propose qu’une ergothérapeute la dirige dans sa production artistique. Elle se sentira alors dépossédée de son pouvoir créateur.

Elle meurt à 78 ans, le 5 avril 1964, après avoir réalisé une dernière série de dessins.



Merci au musée Le LAM à Villeneuve d’Ascq, pour cette très belle exposition : ALOÏSE CORBAZ en CONSTELLATION. Du 14 février au 10 mai 2015 
Les photos des œuvres et les textes  sont extraits des documents diffusés par le LAM 
Le portrait d’Aloïse Corbaz, Juin 1948. Photo : Alfred Bader. Archives de la collection de l’Art Brut à Lausanne.






 Cloisoné de Théatre 1950-1951                                                                                           
Crayons de couleurs, craie grasse, fil cousu sur papier